viernes, 11 de abril de 2014

Dos poemas de Hesnor Rivera traducidos al francés por Alberto Quero

TODO SE LLAMARÁ COMO TÚ TE LLAMAS
De no encontrarte
como te hallé hace tiempo
me moriré
mirando hacia el pasado
desandando los caminos
que recorrimos juntos para llegar
al día de las desapariciones horribles.

De no encontrarte
nuevamente
me verán
hundido en el lago
de la demencia más pura
-la de que no podré nombrar
las cosas sino por tu nombre.
Y las rosas y el rocío
que cae sobre la brasa de los insomnios
sólo se llamarán como te llamas
-y el gato de las ilusiones perdidas
y el viento de las esperanzas
que vuelan
sólo se llamarán como te llamas.

Sólo se llamarán como te llamas
las calles
los bares
los grandes barcos
que parten hacia países
donde desde antaño
todo se llama como tú te llamas.

Todo se llamará
como te llamas
para que nos encontremos siempre
donde la libertad
no se pierde más nunca.

De no encontrarte
como te hallé hace tiempo
me moriré para descubrir
que los nombres del porvenir en retorno
sólo se llamarán como te llamas.


TRATADO DE LA MEZCLA DE LOS ALIENTOS
Cuando veo detrás de mis ojos
el giro de la humedad de tus labios
mis sentidos gritan
como pájaros fugitivos en la jaula.

Te sujeto entonces por las alas
de las rodillas – las rodeo
con mis manos como con lianas
florecidas en un fondo marino
para que no vueles. Para que no te vueles
de la red de arena
donde debe retenerte, mantenerte
el deseo. La necesidad
de que estés quieta pero devorada
por el mismo desasosiego mío
que no se sacia con el agua
de la sed de tu boca.
Ni siquiera con el aire de tempestad
de tus palabras
bebidas en la profundidad
de tu garganta cuando todavía
no alcanza a pronunciarlas.

No te tumbes de espalda
contra la puerta de la saciedad
que podría sumergirte en la llama
sagrada de la noche. La noche, la noche
regada como un olor sobre los órganos
renuentes a dormir. Disuelta
como el polvo blanquísimo de la sangre
cargada de metales preciosos
para que el corazón repique
las campanas de sus barcos – los guíe
sobre las marejadas que suben
desde tus muslos desnudos
hasta mis costillas mis clavículas
mis vértebras locamente
iluminadas por el faro de los malecones
del más largo deseo.

Para que no te vueles. Para que no te vueles
y desaparezcas otra vez por entre
las rendijas del alba concebida
por un hálito de cobertores violeta
o por entre las ramas y las hojas
de la intermitencia
de tu respiración en el instante
en que más debo retenerte
mantenerte cautiva por el cuello
y por los hombros hasta sentir
cómo palpitan en tus venas
los pensamientos y los recuerdos
que bajan de tu cabeza
para alumbrar los laberintos
¡Oh! Paredes con cortinas celestes –
de las desapariciones de antaño.

Cierro la salida de tus alas
construidas y vueltas a construir
por la paciencia angelical de la noche
(la noche la noche) por la sedosidad
endemoniada de la noche
que continúa juntándonos sin duda
para que sea yo quien desaparezca
- quien sucumbe sobre tu cuerpo
como un navío que naufraga
en la madera de los bosques
del origen – en las selvas de las pasiones
trashumante y con cara
de pequeños animales sonámbulos.

Mezclemos nuestros alientos ahora
para que el día se detenga
donde todavía no empieza
y el temblor de la inagotable fatiga
tome más significado
que los que caben en las palabras
con que tejen y entrecruzan
sus pálpitos y palpitaciones
el amor y la muerte para siempre
TOUT S’APPELLERA COMME TU T’APPELLES
Au cas de ne pas te trouver
comme je t’ai trouvé ça fait longtemps
je mourrai
en regardant  vers le passé
–en rebroussant  les chemins
qu'on a parcourus ensemble pour arriver
au jour des disparussions horribles.

Au cas de ne pas te trouver
encore une fois,
on me   verra
plongé  dans le lac
de la plus pure démence
(celle de ne pas pouvoir nommer
les choses sinon par ton nom)
Et les roses et la rosée
qui tombe sur la braise des insomnies,  elles seulement  s’appelleront comme tu t’appelles
et le chat des illusions perdues
et le vent des espoirs
qui volent,
ils seulement s’appelleront comme tu t’appelles.

Seulement s’appelleront comme tu t’appelles
les rues
les bars –les grands bateaux
qui partent vers des pays
où d’antan
tout s’appelle comme tu t’appelles
Tout s’appellera
comme tu t’appelles
pour que nous nous rencontrions toujours
où la liberté
ne se perd plus jamais

Au cas de ne pas te trouver
Comme je t’ai trouvé ça fait longtemps
je mourrai pour découvrir
que les noms de l’avenir qui retourne
seulement s’appelleront comme tu t’appelles


TRAITÉ SUR LA MÉLANGE DES HALEINES
Quand je vois derrière mes yeux
le tournement de l’humidité de tes lèvres
mes sens crient
comme des oiseaux fugitifs dans la cage

Je te prends alors par les ailes
des genoux –je les entoure
avec mes mains comme avec des lianes
fleuries dans le fond d’une mer
pour que tu ne voles pas. Pour que tu ne t’échappes pas du réseau de sable
où le désir doit te retenir, te maintenir.
La nécessité de que tu sois quiète mais dévorée
par la même frayeur à moi
qui ne se rassasie pas de l’eau
de la soif de ta bouche.
Même pas de l’air de tempête
de tes mots,
bus dans la profondeur
de ta gorge quand encore
elle n’arrive pas à les prononcer   


Ne te tombes pas sur le dos
contre la porte de la satiété
qui pourrait te submerger dans la flamme
sacrée de la nuit. La nuit, la nuit
éparpillée  comme une odeur sur les orgues
renâclées à  dormir. Dissoute
comme  la poussière  trop blanche du sang
chargé de métaux précieux
pour que le cœur sonne
les cloches de ses bateaux –les guide
sur les houles qui montent  
dès  tes cuisses nues
jusqu'à mes côtes, à mes clavicules,
à mes vertèbres follement
illuminées par le phare des quais
du plus long désir. 

Pour que tu ne t’échappes pas. Pour que tu ne t’échappes pas et que ne disparaisses encore une fois à travers les fentes de l’aube conçue
par un souffle de couvertures violettes
–ou entre les branches et les feuilles
de l’intermittence
de ta respiration au moment
auquel je dois te retenir,
te maintenir captive par le col
et les épaules jusqu’à sentir
comment palpitent tes veines
les pensées et les souvenirs
qui descendent de ta tête 
pour illuminer le labyrinthes
–Ô ! Murs avec rideaux  célestes –
des disparitions d’antan.

Je ferme la sortie de tes ailes
construites et reconstruites
par la patience angélique  de la nuit
(la nuit la nuit) par la douceur
infernale de la nuit
qui continue á nous joindre sans doute
pour que je sois ce qui disparait
-qui succombe sur ton corps
comme un navire qui fait naufrage
dans le bois des forêts
de l´origine –dans les jungles des passions
transhumantes et avec un visage
de petits animaux somnambules

Mélangeons maintenant nos haleines
pour que le jour s’arrête
où il ne commence pas encore
et le tremblement de l’inépuisable fatigue
prenne plus de significations
que ceux qui rentrent dans les mots
avec lesquels tricotent  et entrecroisent
ses palpites et palpitations
l’amour et la mort éternellement


No hay comentarios:

Publicar un comentario